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Respirer, un pouvoir sous-estimé


Devenir le pilote notre système nerveux grâce aux pouvoir de la respiration

Lire le livre de James Nestor “respirer, le pouvoir extraordinaire de la respiration”, m’a fait l’effet d’une révélation: nous avons, gratuitement et en accès libre, un outil puissant pour nous calmer, nos concentrer, nous dynamiser, pour gérer la douleur et dépasser nos performances.


Cet outil est là sous notre nez et pourtant nous l’utilisons peu ou mal. Respirer est une fonction tellement naturelle qu’on oublie d’y accorder de l’importance.

Pourtant, respirer est la façon la plus immédiate de rentrer en contact avec notre système nerveux et notamment avec le nerf vague. Le nerf vague est un réseau de nerfs de notre système nerveux qui circulent du crâne vers les organes internes majeurs en passant par la nuque et la colonne vertébrale. Il contrôle notre rythme cardiaque, notre digestion, la quantité de sang qui afflue dans nos organes. Il convoie des informations motrices, sensitives, sensorielles et surtout végétatives parasympathiques. En exerçant un contrôle sur le nerf vague,par la respiration, il nous est possible de commander et réguler.

Respirer nous permet de devenir le pilote de notre système nerveux.

Mais vous me direz, on respire toute la journée!

Oui mais mal.

James Nestor indique que l`on a perdu certaines pratiques fondamentales de la respiration. Dans l’antiquité, de la Grèce à la Chine en passant par l’Inde, la pratique de différents types de respiration avait des vertus thérapeutiques et de longévité.

C`est ce qu`il nous invite à découvrir dans son livre:




A quoi sert le nez?

Le nez est constitué d`ensemble de canaux et de cavités qui permettent de conserver l’humidité de l’air, de le filtrer et donc de nous protéger des bactéries, des virus, des diverses particules. Les diverses spécificités de ces canaux en plus de leurs longueurs permettent à l’air de pénétrer dans le corps de façon progressive.

A L’inspiration, l’air, en pénétrant par le nez, conserve son humidité. Il est également réchauffé progressivement avant de pénétrer dans les poumons. Enfin les cavités nasales filtrent environ 80% des centaines de milliards de particules que l’on inspire par jour.

A l’expiration: L’air sortant des poumons transporte sa chaleur et son humidité dans les cavités nasales, et rejette les particules engagées dans les cavités nasales.

Les cavités nasales sont spécialisées dans le traitement des inspirations et des expirations en offrant un puissant système de filtre et d’auto-nettoyage de ce filtre,une régulation thermique et la conservation d`humidité.

L’évolution de notre espèce a rendu la respiration par la bouche possible pour accentuer nos chances de survie mais doit être utilisée comme respiration d`appoint. Lorsqu’elle devient la source principale de notre respiration, elle provoque la détérioration de l’excellence du système nasal.




Respirer oui, mais comment?

Des recherches relevées par Nestor mettent en évidence que la respiration par la bouche serait une cause importante de ronflement et de l’apnée du sommeil. En respirant par la bouche, les sinus de congestionnent et s`obstruent. Non utilisés, les tissus s`atrophient.


Une respiration intentionnelle par le nez restaure la vitalité des tissus et leur fonction.

Suivant les conseils du docteur Burhenne, misent à jour à travers ses recherches sur le lien entre apnée du sommeil et respiration buccale, Nestor fait l’expérience de coller un rectangle de scotch chirurgical de la taille d’un timbre poste entre les deux lèvres pour les garder close toutes la nuit. (le “sleep tape”). Pour avoir tenté l’expérience, je ne vous cache pas que la sensation de dormir avec un carré de sparadrap collé sur les lèvres est étouffante, d’autant plus si nos narines sont congestionnées et que vous souffrez d’apnée du sommeil et de ronflements mais l’idée est justement de réactiver ces tissus pour qu’ils puissent jouer leur rôle.


Nestor recommande de commencer petit a petit. Augmenter de quelques minutes par jour en fonction de votre tolérance.


Une autre raison pour laquelle respirer par le nez est bénéfique, est que les sinus jouent un rôle important dans la création d`oxyde nitrique, une molécule qui joue un rôle important dans la circulation d’énergie et dans la livraison d’oxygène dans les cellules. Le système immunitaire, le poids, la circulation sanguine ainsi que les fonctions sexuelles sont grandement influencés par la quantité d’ oxyde nitrique que votre corps produit. L’oxyde nitrique est la molécule que le corps produit sous l’influence de la prise de viagra par exemple. Simplement en respirant par le nez, on peut absorber 18 pour cent plus d’oxygène que par le sang.




Les étranges propriétés érectiles de nos narines

D’intéressantes recherches sur les tissus tapissant l’intérieur des narines indiquent que des propriétés érectiles permettent à ces muqueuses de se gonfler et se dégonfler au cours de la journée. Nous en faisons chaque jour l’expérience, dans un rythme alterné, les tissus intérieurs de nos narines se gorgent de sang obstruant et ralentissant le flux d`air dans leurs conduits. Alors qu’une narine se gonfle, l’autre offre une circulation aisée de l`air. Cette alternance du cycle nasal, intervenant plusieurs fois par jour, a aussi la fonction de pulser la circulation sanguine dans la partie opposée du cortex préfrontal.

Représentons nous la narine droite comme la pédale de l’accélérateur. Lorsqu`on inspire correctement par cette narine, la circulation s’accélère, le corps se réchauffe, le niveau de cortisol, la pression sanguine et le poux augmente.


Respirer par cette narine pulse plus de sang dans l`hémisphère du cerveau opposée, la gauche, particulièrement dans la partie pré frontale du cortex, celle associée aux décisions logiques, au langage, et au traitement des informations.


A l`inverse, comme actionner la pedale de frein, inspirer par la narine gauche, procure un effet opposé. Plus profondément connectée au système nerveux parasympathique,respirer par la narine gauche nous détend, relâche les tensions, fait baisser la pression sanguine, refroidit le corps et réduit l’anxiété. Elle nous relie plus particulièrement à la partie droite du cortex préfrontal, celle qui influence la pensée créative, et la formation de la pensée abstraites et la production d’émotions


Respirez-moins

Le système respiratoire est une collection de tubes, allant du plus gros avec la gorge, la trachée et les sinus jusqu’aux plus petits avec les alvéoles. Ce réseau permet à notre corps de prélever une grande quantité d`air dans l`atmosphère, d’en prélever l’oxygène, le gaz qui nourrit nos tissus et organes, de le distribuer en quelques secondes dans nos moindres cellules et de rejeter, le gaz déchet, le dioxyde de carbone.


La distribution d’oxygène dans les tissus ainsi que l’élimination du dioxyde de carbone se fait dans les alvéoles des poumons dont l’acheminement se fait grâce à l’hémoglobine. Pour représenter la scène, on peut imaginer des wagons s’arrêtant aux poumons pour se charger d’oxygène frais et emporter les déchets, le dioxyde de carbone. Mais le dioxyde de carbone joue un rôle plus complexe et ne se contente pas d’être un simple gaz dechet. Des études montrent qu`un sang chargé en dioxyde de carbone accentue l’emprise de l’oxygène sur les wagons d`hémoglobine. Aussi des muscles très sollicités pendant un effort physique et donc très chargés en dioxyde de carbone reçoivent ainsi plus d’oxygène. Le dioxyde de carbone a aussi un effet dilatateur sur les canaux ouvrant les vannes pour distribuer encore plus d`oxygène. En respirant moins, on produit plus d’énergie et on l`utilise plus efficacement. C`est la production de dioxyde de carbone qui permet à notre sang de se charger davantage en oxygène. Aussi prendre des respirations profondes et rapides est épuisant parce qu`elles vident notre corps de dioxyde de carbone et ne favorisent pas l`absorption d`oxygène. Ralentir délibérément sa respiration est plus nourrissant pour les tissus.

Une autre spécificité de la libération de dioxyde de carbone assez méconnue est la relation entre la perte de poids et le rejet de dioxyde de carbone. Pour 10 kilos de matière grasse perdue, 8.5 proviennent de dioxyde de carbone mélangé à de la vapeur, le reste disparaît dans les urines et la transpiration.











Respirez au ralenti

Une autre manière de ralentir sa respiration est de réciter des prières. Une étude comparative a été faite sur la durée des cycles respiratoires des prières de moines bouddhistes et du rosaire de l`ave maria en Latin. Il a été observé que la durée des respirations dans cet état de récitation de prière est de 5.5 respirations par minute. Lorsque les sujets suivaient ce rythme, l`afflux sanguins dans le cerveau s’accentuait ainsi que la cohérence entre les fonctions du cœur, de la circulation et du système nerveux. Lorsque les sujet revenant à une respiration plus spontanée, leur cœur se mettait à battre de façon plus erratiques et l’intégration de ces système se dissipent alors que quelques respirations lentes et détendues restaurent cette cohérence.

Il s’est révélé que le cycle de respiration, 5.5 secondes sur l’inspire, 5.5 sur l’expire est une des manières les plus efficaces de respirer et par une drôle d’équation, cela correspond à environ 5.5 respirations par minute. C’est ce qu’on appelle la cohérence cardiaque et de nombreuses études ont été réalisées sur les bénéfices de cette respiration.

On pourrait écrire des lignes sur les bénéfices des différentes techniques de respiration mais le mieux c’est d’essayer. Respirer tous les jours de façon intentionnelle et mesurer les bénéfices.

C`est ce que nous vous proposerons dans notre prochaine série de videos.

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